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Homélie du Premier Dimanche de Carême

La tentation arrive dans la faim (et la fatigue sans doute), elle se glisse dans nos limites, dans nos fragilités. Pour résoudre un problème auquel nous serions confrontés, pour se dégager d'une difficultés, nous transgressons notre condition de fils et de filles de Dieu, c'éés à l"image et à la ressemblance de Dieu. Le Tentateur veut nous rendre désirable de transgresser notre dignité profonde de créature aimée de Dieu.




Vincent Leclercq dans son commentaire dans Prions en Eglise décrit les trois tentations auxquelles le Diable soumet Jésus ainsi : "La première tentation est celle de l'avidité". Que ces pierres deviennet immédiatement du pain. Que je puisse manger sans le remps des semences, de la puie et du soleil, de la récolte et du moulin, du pétrin et du four. Tout, tout de suite. La petite faim, le petit manque et aussitôt, il faut la combler, même avec l'aide du Diable. Jésus lui oppose le respect et la médiation de la Parole de Dieu. Lutter contre la faim, certes, mais à cause de la Parole de Dieu et de la dignité de la personne humaine ; pas contre la Parole de Dieu et contre la dignité de la personne humaine.


"La deuxième tentation est de rechercher un chemin de gloire." La carrière, les honneurs, à n'importe quel prix. Puisqu'il faurt forcer la main de Dieu, autant se prendre soi-même pour un dieu et se jetter du haut du Temple. Alors que Dieu rejoint ceux qui sont faibles ; Il prend le visage des pauvres, des abandonnés. En les visitant, en leur donnant à manger, en leur donnant des vêtements, c'est Lui que nous rencontrons pas les princes.


"La troisième tentation est de nous servir de Dieu au lieu de le servir". Combien d'idoles préférons-nous fabriquer plutôt que d'écouter Dieu. Des idoles qui toujours nous avilissent, nous réduisent et qui nous piétinent, puisqu'il faut nous mettre à plat ventre devant elles. Il y en a tellement que nous ne voyons plus les temples modernes : les centres commerciaux, les arenas multisports, les stades et les réseaux numériques.


Comment alors prendre conscience que les multiples tentations, dans leurs divers registres, fonctionnent sans même que nous nous en rendions compte ? Ce sont des phénomènes complexes, que nous percevons comme des besoins, des nécessités, des contraintes. Si nous nous appercevons d'une tentation, bénis sommes -nous ! Car la plupart du temps, nous succombons sans la voir. Ce sont même, la plupart du temps, des désirs très sincères. Car nous sommes empêtrés dans un monde marqué par les structures de péché : la guerre, la corruption, la prédation économique, sont les résultats derniers d'une infinité de choix qui nous précèdent et qui nous entraînent dans leur logique. La plus grande réussite du Diable n'est pas de nous faire croire qu'il est efficace quand il nous tente, mais plutôt de se faire oublier et de nous laisser dans une spirale d'avidité, d'orgueil et d'idolâtrie qui nous mennent à la destruction. En nous laissant croire et désespérer que c'est un fatalisme. D'être enfermé dans la spirale du mal et du péché, spirale aveugle et mortifère, sans même penser au Diable et en disant que Dieu n'existe pas, voilà, peut-être, sa plsu grande force.


D'où le désert. Nous avons besoin de solitude pour découvrir que tout cela est factice. Le désert est le lieu de retourner à nous-mêmes et de renouer avec notre identité profonde de fils et de filles de Dieu, faits à l'image de Dieu, et non pas totu-puissants et souvent totu-destructeurs. Il nous faut du désert, du recul, pour déposer nos tenttations, pour repérer leur fonctionnement. Attention ! Le Diable s'adapte à chacun d'entre nous !

Ce temps du Carême est un temps privilégié, non pas pour d'abord résister à la tentation, mais pour découvrir que nosu sommes tentés. Pour reconnaître que nous ne sommes pas Dieu, pour respecter notre condition de créature et la Création. Le Carême doit nous aider à découvrir ce qui est réellement désirable, selon la Parole de Dieu et selon notre dignité humaine. Les deux sont liés.


Le psaume d'aujourd'hui peut nous aider (psaume 50). Il commence par reconnaître l'amour de Dieu qui toujours nous précède et nous appelle à la vie et nous réconcilie. Alors nous pouvonss regarder notre péché à la mesure de cet Amour qui nous est donné. Nous pouvons lui présenter nos fautes et notre ferme intention de les réparer. Alors Il crée en nous un coeur pu et raffermit en nous son esprit. C'est merveilleux ! Nous croyons être prisonniers de la spirale infernale et de destruction du Diable, et voilà qu'à cause de Jésus-Christ, et de lui seul, nous sommes pardonnés. Jésus nous rejoint au plus profond de nous-mêmes dans le combat que nous menons avec les tentations et le Diviseur. Jésus reprend le combat là où nous l'avons perdu.


La première lecture de la Genèse raconte comment nous perdons le combat face au Tentateur : avec une parole de mensonge qui inverse le projet de Dieu. Au lieu de contempler notre nudité, notre condition de créature, avec simplicité, nous en devenant honteux.

Ovrons les yeux sur notre nudité en ce temps de Carême , et Dieu vit que cela était très bon. Jésus prend notre humanité nue sur ses épaules et obtient la victoire face au Tentateur. Allons au désert avec Jésus et le Diable nous quittera. Et voici que des anges s'approcheront et ils nous serviront. Notre bouche annoncera sa louange.


Fr. Nicolas Tarralle

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