Nous vous proposons des petits textes, issus d'écrits spirituels des Pères de l'Eglise et des saints connus et inconnus sur les trois piliers du Carême : prière, jeûne et aumône. Nous commençons aujourd'hui par la prière.
La prière est la lumière de l’âme, Saint Jean Chrysostome
Le bien suprême, c’est la prière, l’entretien familier avec Dieu. Elle est communication avec Dieu et union avec Lui. De même que les yeux du corps sont éclairés quand ils voient la lumière, ainsi l’âme tendue vers Dieu est illuminée par son inexprimable lumière. La prière n’est pas l’effet d’une attitude extérieure, mais elle vient du cœur. Elle ne se limite pas à des heures ou des moments déterminés, mais elle déploie son activité sans relâche, nuit et jour.
En effet, il ne convient pas seulement que la pensée se porte rapidement vers Dieu lorsqu’elle s’applique à la prière ; il faut aussi, même lorsqu’il est absorbé par d’autres occupations - comme le soin des pauvres ou d’autres soucis de bienfaisances - y mêler le désir et le souvenir de Dieu, afin que tout demeure comme une nourriture très savoureuse, assaisonnée par l’amour de Dieu, à offrir au Seigneur de l’univers.
Et nous pouvons en retirer un grand avantage, tout au long de notre vie, si nous y consacrons une bonne part de notre temps. La prière est la lumière de l’âme, la vraie connaissance de Dieu, la
médiatrice entre Dieu et les hommes. Par elle, l’âme s’élève vers le ciel, et embrasse Dieu dans une étreinte inexprimable ; assoiffée du lait divin, comme un nourrisson, elle crie avec les larmes vers sa mère. Elle exprime ses volontés profondes et elle reçoit des présents qui dépassent toute la nature visible. Car la prière se présente comme une ambassadrice, elle réjouit, elle apaise l’âme.
Lorsque je parle de prière, ne t’imagine pas qu’il s’agisse de paroles. Elle est un élan vers Dieu, un amour indicible qui ne vient pas des hommes et dont l’Apôtre parle ainsi : « nous ne savons pas prier
comme il faut, mais l’Esprit lui-même intervient pour nous par des cris inexprimables » [Lettre de Saint Paul aux Romains, chapitre 8, verset 26; ndlr].
Une telle prière, si Dieu en fait la grâce à quelqu’un, est pour lui une richesse inaliénable, un aliment céleste qui rassasie l’âme. Celui qui a goûté est saisi pour le Seigneur d’un désir éternel, comme d’un feu dévorant qui embrase son cœur.
Lorsque tu la pratiques dans sa pureté originelle,
Orne ta maison de douceur et d’humilité, illumine-la par la justice ;
Orne-la de bonnes actions comme d’un revêtement précieux ;
Décore ta maison, au lieu de pierres de tailles et de mosaïques, par la foi et la patience.
Au-dessus de tout cela, place la prière au sommet de l’édifice pour porter ta maison à son achèvement.
Ainsi tu te prépareras pour le Seigneur comme une demeure parfaite.
Tu pourras y accueillir comme dans un palais royal et resplendissant, toi qui, par la grâce, le possèdes déjà dans le temple de ton âme.
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