Dimanche 7 mars - Prédication Arnaud Alibert à l'Église Évangélique Arménienne de Lyon
Dernière mise à jour : 16 janv.
L'Eglise Arménienne Evangélique est bilingue, au service de la communauté arménienne. Elle se distingue de l'Eglise Arménienne Apostolique qui date des origines du christianisme (présente aussi sur Lyon). La séparation a eu lieu au début du XIX° s. elle est conduite par le jeune pasteur Paul Siwajian, sur 2 lieux: Décines et Lyon 3°


Textes bibliques
Lecture du livre de l’Exode (Ex 20, 1-17)
En ces jours-là, sur le Sinaï, Dieu prononça toutes les paroles que voici : « Je suis le Seigneur ton Dieu, qui t’ai fait sortir du pays d’Égypte, de la maison d’esclavage.
Tu n’auras pas d’autres dieux en face de moi.
Tu ne feras aucune idole, aucune image de ce qui est là-haut dans les cieux, ou en bas sur la terre, ou dans les eaux par-dessous la terre. Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux, pour leur rendre un culte. (…)
Tu n’invoqueras pas en vain le nom du Seigneur ton Dieu, car le Seigneur ne laissera pas impuni celui qui invoque en vain son nom.
Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier. (…) tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni l’immigré qui est dans ta ville. (…)
Honore ton père et ta mère, afin d’avoir longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu.
Tu ne commettras pas de meurtre.
Tu ne commettras pas d’adultère.
Tu ne commettras pas de vol.
Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.
Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne : rien de ce qui lui appartient. »
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (chapitre 2)
Pendant que Jésus était à Jérusalem pour la fête de la Pâque, beaucoup crurent en son nom, à la vue des signes qu’il accomplissait.
Jésus, lui, ne se fiait pas à eux, parce qu’il les connaissait tous et n’avait besoin d’aucun témoignage sur l’homme ; lui-même, en effet, connaissait ce qu’il y a dans l’homme.
Prédication
La parole de ce jour est une parole exigeante qui nous pose une question : Dieu, voire Jésus lui-même, douterait-il de nous ? La grâce de ce dimanche est que cette question ne reste pas sans réponse et cette réponse je voudrais que nous la cherchions et que nous la trouvions ensemble.
Pourquoi dis-je que Dieu pourrait douter de nous? Il y a d'abord cette première lecture des 10 commandements. Comme si Dieu savait par avance que sans une loi forte avec 10 articles l'homme pourrait s'aventurer sur des chemins où il ferait n'importe quoi !
Jésus lui-même semble douter : après avoir chassé les marchands du temple par une sainte colère, l'évangile de Jean nous dit que Jésus « ne se fiait pas à ceux qui croyaient en lui car il savait ce qu'il y a dans l'homme »
Alors posons-nous la question: qu'est-ce qu'il y a dans l'homme que Jésus connaît si bien et qui pourrait faire obstacle à la foi ? Et quel remède Jésus a-t-il prévu pour que n’en restions pas là.
Un premier élément nous est donné dans l'évangile. Ceux qui croient en Jésus semblent croire à cause des signes et non à cause de Jésus lui-même. Nous avons encore 4 semaines avant Pâques pour croire en Jésus tout simplement, d’une foi pure qui n’a pas besoin de signes.
Mais Jésus connaît aussi tout le monde intérieur de l'homme, un monde de doutes et parfois de ténèbres que Moïse a bien connu, lui qui a vu son peuple douter et même se rebeller . Il a donc fallu que sur la montagne Dieu donne 10 paroles 10 commandements. Reprenons-les rapidement.
les 3 premiers commandements nous interdisent de fabriquer notre Dieu et notre foi avec des idoles et en parlant de Dieu à tort et à travers
les 4e et 5e commandements nous font faire un exercice de mémoire: pour être vraiment humain pour être enfant de Dieu, il n'est pas permis d'oublier, d’oublier Dieu qui nous donne la vie, d’oublier nos parents qui nous ont transmis cette vie. Pas possible d'oublier notre histoire sainte voulue par Dieu.
enfin les 5 derniers commandements nous interdisent de convoiter. ils nous demandent de faire confiance à Dieu qui a donné à chacun d'entre nous le nécessaire pour vivre. Nous n'avons pas besoin d'aller prendre la femme de notre voisin ou son travail ou son honneur ou son argent ou même évidemment ses fausses espérances et ses idoles.
Tout cela dessine en creux toutes les difficultés possibles de l'Homme; on pourrait penser qu'il est donc bien démuni pour vivre sur terre en enfants de Dieu! c'est là qu'il nous faut regarder une fois de plus attentivement Jésus et relire la phrase de l'évangile qui nous est donné ce matin « lui ne se fiait pas à eux car il connaissait ce qu'il y a dans l'homme »
Nous vivons, chers amis, mes chers frères et sœurs, après la Pâque de Christ et même après la Pentecôte . Nous vivons donc le temps d'une humanité nouvelle, au sens d’une humanité profondément renouvelée par le Christ.
D’une certaine manière, nous devons accepter de nous trouver différents ceux qui écoutent Jésus dans le temple. Car nous bénéficions des dons de la grâce de Pâques.
Jésus n'a-t-il pas dit à ses disciples c'est votre intérêt que je m'en aille ? Quel est cet intérêt ? n'est-ce pas tout simplement que le Christ nous donne son Esprit comme il nous l'a promis de sorte que le Christ peut désormais se fier à nous parce que, en nous, il a déposé son Esprit.
Ainsi nous ne sommes plus tout seuls face à notre péché nous n'avons plus comme seule arme les commandements de Dieu. Nous sommes bien équipés: nous avons la foi que le Christ nous a sauvés !
Nous avons la foi que l'Esprit Saint nous arme pour repousser le mal et entendre la voix de Dieu . Permettez-moi de le dire avec un peu d'humour : que nous soyons catholiques ou évangéliques, Dieu nous donne tout ce qu'il nous faut pour être disciple de son fils Jésus.
C'est sur cette idée œcuménique que je voudrais terminer ma prédication. Ma présence ici ce matin et la présence de Paul à Valpré la semaine prochaine sont pour moi non seulement un signe d'amitié mais surtout un geste tellement nouveau qu'il est pour moi un acte du Christ.
Je crois vraiment que c'est le Christ qui m'envoie à vous ce matin et qui envoie Paul chez nous à Valpré la semaine prochaine parce qu’Il veut notre fraternité et notre unité. Oui, Jésus a déposé son Esprit en nous et désormais il nous fait confiance ; il veut que nous fraternisions ; il veut que nous soyons unis.
Merci Seigneur pour cette grâce ; fais de nous des artisans de ton Royaume. Amen
