29 juillet, fête de Ste Marthe: Marthe dans les évangiles de Luc et de Jean
Dernière mise à jour : 16 janv.

1er épisode : le repas chez Marthe, en un certain village
Evangile de Luc, Lc 10,38-42
38 Comme ils faisaient route, il entra dans un certain village, et une femme, nommée Marthe, le reçut dans sa maison. 39 Celle-ci était la sœur d’une dénommée Marie, qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. 40 Marthe, elle, était absorbée par les multiples soins du service. Intervenant, elle dit: "Seigneur, cela ne te fait rien que ma soeur me laisse servir toute seule? Dis-lui donc de m'aider." 41 Mais le Seigneur lui répondit: "Marthe, Marthe, tu te soucies et t'agites pour beaucoup de choses; 42 pourtant il en faut peu, une seule même. C'est Marie qui a choisi la meilleure part; elle ne lui sera pas enlevée."
2ème épisode : la résurrection de son frère Lazare
Evangile de Jean, Jn 11,1-29
1 Il y avait un malade, Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de sa soeur Marthe. 2 Marie était celle qui oignit le Seigneur de parfum et lui essuya les pieds avec ses cheveux; c'était son frère Lazare qui était malade. 3 Les deux soeurs envoyèrent donc dire à Jésus: "Seigneur, celui que tu aimes est malade." 4 A cette nouvelle, Jésus dit: "Cette maladie ne mène pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu: afin que le Fils de Dieu soit glorifié par elle." 5 Or Jésus aimait Marthe et sa soeur et Lazare. 6 Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore dans le lieu où il se trouvait; 7 alors seulement, il dit aux disciples: "Allons de nouveau en Judée." 8 Ses disciples lui dirent: "Rabbi, tout récemment les Juifs cherchaient à te lapider, et tu retournes là-bas!" 9 Jésus répondit: "N'y a-t-il pas douze heures de jour? Si quelqu'un marche le jour, il ne bute pas, parce qu'il voit la lumière de ce monde; 10 mais s'il marche la nuit, il bute, parce que la lumière n'est pas en lui." (…) 17 A son arrivée, Jésus trouva Lazare dans le tombeau depuis quatre jours déjà. 18 Béthanie était près de Jérusalem, distant d'environ quinze stades, 19 et beaucoup d'entre les Juifs étaient venus auprès de Marthe et de Marie pour les consoler au sujet de leur frère. 20 Quand Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison. 21 Marthe dit à Jésus: "Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. 22 Mais maintenant encore, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l'accordera." 23 Jésus lui dit: "Ton frère ressuscitera" -- 24 "Je sais, dit Marthe, qu'il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour." 25 Jésus lui dit: "Je suis la résurrection. Qui croit en moi, même s'il meurt, vivra; 26 et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Le crois-tu?" 27 Elle lui dit: "Oui, Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui vient dans le monde." 28 Ayant dit cela, elle s'en alla appeler sa soeur Marie, lui disant en secret: "Le Maître est là et il t'appelle." (…)
33 Lorsque Jésus vit Marie pleurer, et pleurer aussi les Juifs qui l'avaient accompagnée, Jésus frémit en son esprit et se troubla. 34 Il dit: "Où l'avez-vous mis?" Ils lui dirent: "Seigneur, viens et vois." 35 Jésus pleura. 36 Les Juifs dirent alors: "Voyez comme il l'aimait!" 37 Mais quelques-uns d'entre eux dirent: "Ne pouvait-il pas, lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, faire aussi que celui-ci ne mourût pas?" 38 Alors Jésus, frémissant à nouveau en lui-même, se rend au tombeau. C'était une grotte, avec une pierre placée par-dessus. 39 Jésus dit: "Enlevez la pierre!" Marthe, la soeur du mort, lui dit: "Seigneur, il sent déjà: c'est le quatrième jour." 40 Jésus lui dit: "Ne t'ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu?"
3ème épisode : A Béthanie, où Marie oint le Seigneur Evangile de Jean, Jn 12,1-8
1 Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie, où était Lazare, que Jésus avait ressuscité d'entre les morts. 2 On lui fit là un repas. Marthe servait. Lazare était l'un des convives. 3 Alors Marie, prenant une livre d'un parfum de nard pur, de grand prix, oignit les pieds de Jésus et les essuya avec ses cheveux; et la maison s'emplit de la senteur du parfum. (…) 7 Jésus dit alors: "Laisse-la: c'est pour le jour de ma sépulture qu'elle devait garder ce parfum. 8 Les pauvres, en effet, vous les aurez toujours avec vous; mais moi, vous ne m'aurez pas toujours."
Homélie de s. augustin sur le repas de Jésus chez Marthe dans l’évangile de Luc
« Les paroles de notre Seigneur Jésus Christ nous invitent à tendre vers un seul but quand nous peinons dans les multiples travaux de ce monde. Nous y tendons alors que nous sommes toujours errants, pas encore résidents ; toujours sur la route, pas encore dans la patrie; toujours désirant, pas encore possédant. Cependant nous devons y tendre, y tendre sans paresse et sans relâche, afin de pouvoir y parvenir un jour.
Marthe et Marie étaient deux sœurs, proches non seulement par la chair mais aussi par la foi ; toutes deux s'étaient attachées au Seigneur, toutes deux servaient d'un même cœur le Seigneur présent dans la chair. Marthe l'accueillit comme on a coutume d'accueillir les voyageurs. Mais elle était la servante qui accueille son Seigneur, la malade son Sauveur, la créature son Créateur. Elle accueillit celui dont elle allait nourrir le corps, afin d'être elle-même nourrie par l'Esprit. En effet, le Seigneur a voulu prendre la nature de l'esclave et, dans cette nature d'esclave, recevoir des esclaves sa nourriture, non par nécessité, mais par bonté. Car ce fut de la bonté, que de se laisser nourrir. Oui il avait un corps, qui le faisait avoir faim et soif.
Ainsi donc, le Seigneur fut accueilli comme un hôte, lui qui est venu chez les siens, et les siens ne l'ont pas reçu, mais tous ceux qui l'ont reçu, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu. Il adopte des esclaves pour en faire des frères, il rachète des captifs pour en faire ses cohéritiers. Mais que personne parmi vous n'aille dire : « Heureux, ceux qui ont eu le bonheur d'accueillir le Christ dans leur propre maison ! » Ne vous plaignez pas, ne protestez pas parce que vous êtes nés à une époque où vous ne voyez pas le Seigneur dans sa condition charnelle : il ne vous a pas privés de cet honneur. Chaque fois que vous l'avez fait l'un de ces petits, dit-il, c'est à moi que vous l'avez fait. ~
D'ailleurs, Marthe, toi qui es bénie pour ton service bienfaisant, permets-moi de te le dire : la récompense que tu cherches pour ton travail, c'est le repos. Maintenant tu es prise par toutes les activités de ton service, tu cherches à nourrir des corps mortels, aussi saints qu'ils soient. Lorsque tu seras venue à la patrie, trouveras-tu un voyageur a qui offrir l'hospitalité ? un affamé à qui rompre le pain ? un assoiffé à qui donner à boire ? un malade à visiter ? un plaideur à réconcilier ? un mort à ensevelir ?
Dans la patrie, il n'y aura plus tout cela. Alors, qu'y aura-t-il ? Ce que Marie a choisi. Là nous serons nourris, nous n'aurons plus à nourrir les autres. Aussi ce que Marie a choisi trouvera là sa plénitude et sa perfection : de cette table abondante de la parole du Seigneur, elle ne recueillait alors que les miettes. Voulez-vous savoir ce qu'il y aura là-bas ? Le Seigneur le dit lui-même, en parlant de ses serviteurs : Vraiment, je vous le dis, il les fera mettre à table, et circulera pour les servir. »
Oraison de la fête de Marthe
Dieu éternel et tout-puissant, puisque ton Fils acceptait l’hospitalité que sainte Marthe lui offrait dans sa maison, apprends-nous, à son exemple, à servir le Christ en chacun de nos frères pour que tu nous reçoives dans la demeure des cieux.